lundi 4 mai 2015

VENGEANCE D’OUTRE-TOMBE, de Florence FRÉGUIN-SCHNEIDER Critique de Vidia

VENGEANCE D’OUTRE-TOMBE, de Florence FRÉGUIN-SCHNEIDER


Je remercie Chemin vert éditions pour ce partenariat proposé via le forum « Au cœur de l’Imaginarium ».

Dans ce polar proposé par Florence Fréguin-Schneider, Lyon est le théâtre d’une série de meurtres que la police locale, dont Frank Amelin est le commandant, a bien du mal à arrêter le coupable. Ses supérieurs, désireux de clore cette affaire au plus vite, décident de faire appel à Alexandra Serrano, en tant que profileuse. 

Bizarrement, les victimes présentent les mêmes caractéristiques physiques. Le meurtrier reste également fidèle à son mode opératoire qui consiste à égorger ses victimes et laisser une poupée de chiffon sur les lieux du crime. 

Malgré ce résumé plus qu’alléchant, j’ai été déçue de la façon dont Florence Fréguin-Schneider a développé l’intrigue. 

Commençons par le cas d’Alexandra, qui est supposée endosser le rôle de profileuse. Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, un profileur se base sur l’analyse comportementale, méthode permettant aux enquêteurs de déterminer le profil psychologique d’un criminel. Alexandra est donc supposée être une sorte de « psychologue-criminologue » et donc se baser sur des faits, sur d’éventuels indices, dont par exemple le mode opératoire du tueur afin de dresser un profil psychologique et pourquoi pas, anticiper ses faits et gestes.

Or, le personnage d’Alexandra est bien loin de cette description. Lorsqu’elle se trouve sur le lieu d’un crime, le seul argument sur lequel se base la profileuse est son ressenti de la présence de l’assassin. Celle-ci ne se base sur quasiment aucun indice, n’étudie que très peu la scène de crime et s’intéresse d’encore moins près à la mise en scène de l’assassin qui pourtant pourrait révéler bien des choses.
Autre fait troublant, certains corps de victimes sont retrouvés non pas sur base de fait scientifiques mais sur base de rêves faits par Alexandra dans lesquels celle-ci revête le costume de tueur et rêve des meurtres.

Ceci s’apparente plus à un don de double vue ou de prémonition qu’à du profilage. Du coup, le personnage d’Alexandra, mais également l’intrigue en elle-même, a perdu toute crédibilité à mes yeux. 

En ce qui concerne les divers protagonistes de ce récit, hormis leur rôle respectif de commandant, psychologue, médecin légiste et autre, l’auteur n’apporte que très peu de détails quant à leur psychologie, leur histoire personnelle. Par exemple, en ce qui concerne Frank Amelin, l’auteur nous apprend seulement que celui-ci est commandant de la police lyonnaise, qu’il a la quarantaine et qu’il aime lire des polars dans son salon. Mais il n’est nulle part question de sa façon d’appréhender une affaire, comment s’y prend-il ? Comment réfléchi-t-il ? Il n’est nul besoin de consacrer un chapitre par personnage mais un minium d’informations plus poussées aurait donné plus de relief, une dimension humaine que je n’ai pas retrouvée dans ce roman.

L’intrigue n’a pas non plus tenu toutes ses promesses. Il est par exemple question de relations orageuses entre Alexandra et Frank. Je m’attendais à une collaboration houleuse tout au long de l’enquête entre les deux enquêteurs. Mis à part leur rencontre assez froide, ce sont les seuls moments de tensions entre eux. 

C’est dommage, une enquête menée par deux personnes ne pouvant se supporter aurait apporté un peu de fraîcheur, de piquant et d’originalité.
Le suspens n’est pas non plus au rendez-vous. J’ai assez rapidement découvert l’identité de la personne responsable de cette série de meurtres. Aucun rebondissement ne vient déstabiliser le lecteur, le mener sur une piste pour finalement lui faire faire un virage à 180° et le mener sur un tout autre chemin. 

Pour terminer sur une note positive, j’ai apprécié le style d’écriture simple mais efficace de Florence Fréguin-Schneider. Sa plume est fluide. Elle va droit au but sans s’embarrasser de tournures de phrase complexes et inutiles. Le vocabulaire utilisé est également simple. Pas d’utilisation intempestive de jargon policier ou psychologique qui aurait pu alourdir le récit. 

En résumé, malgré un style d’écriture agréable et un résumé intéressant, je n’ai que moyennement apprécié ce polar dont l’intrigue peu réaliste m’a déçue.

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