lundi 4 mai 2015

Amour & Eternité Critique d'ATea



Amour & Eternité


C'est avec plaisir que j'ai postulé pour ce partenariat ayant déjà lu Le Grand Ecart de CKSCHMITT. Je connaissais son écriture, et son attache à créer avec un enchaînement de textes, apparemment non liés, une histoire de fond. Ce que j'ai retrouvé.

Ici, le recueil trace l'histoire d'un Amour. Epistolaire et sacré au début, il prendra une dimension charnelle, après que nos deux personnages aient succombé au désir. Tout le long pourtant, la Passion transparaît à chaque phrase.

L'alternance des narrateurs nous entraîne dans les pensées des deux amants donnant ainsi du rythme, entre le romantisme féminin et la vision de l'homme plus virile. Pour autant, il m'a fallu un petit laps de temps pour comprendre le jeu des deux narrateurs parce que l'auteur entretient ce flou en n'identifiant pas réellement les personnages. De la même façon, j'ai trouvé que, malgré une beauté certaine des phrases, ce côté vaporeux, insaisissable, appelle une deuxième lecture pour en saisir l'objet et cela m'a ralenti. Dans mes lectures, j'apprécie la poésie mais j'aime aussi saisir un sens à ce que je lis de façon quasi-instantanée, quitte à trouver un deuxième sens lors d'une deuxième lecture. Or là, je devais relire pour comprendre le sens premier. Par contre, avec l'évolution de l'histoire d'amour, le style s'affermit, se précise et devient plus fluide. Les narrateurs prennent corps, prennent vie (même quand ils la perdent). Ils se matérialisent enfin sous nos yeux. L'aérien et l'abstrait dans le texte le Souffle d'air, (Dont le champ lexical pour un parallèle entre la météo dévastatrice et des sentiments tout aussi destructeurs est délicieux) sont délaissés pour des sensations et du concret au moyen d'un objet : le Cahier Vert qui scelle la mort, et la Passion par la même occasion. A partir de là, les mots sonnent justes et les phrases sont saisissantes dès la première lecture. Ce qui rend la puissance des sentiments plus forts encore.

"La plus belle fin pour une histoire d'amour, c'est un accident" Et c'est à l'Eternité d'en prendre un coup : les narrateurs se retrouvent bousculés dans leurs espoirs avec la mort de l'un des deux. Leur Amour est éternel mais pas de la façon qu'ils souhaitaient. Le texte prend une nouvelle tournure. Plus terrienne, plus concrète, plus désespérée aussi mais toujours poétique. La tristesse est palpable, et le retour dans la vie se fait subtilement. A ce titre, le passage sur la leçon de krav-maga peut sembler terre-à-terre si on la lit simplement mais regorge de sens philosophique sur le fait d'appréhender la vie, de se relever et de se battre. Ce qui pour moi, laisse une note plutôt positive du recueil.

Je dis plutôt positive car une question subsiste : Quel est l'intérêt de "L'école de la mauvaise vie"? En dehors de l'histoire aisée à comprendre, sa place dans le recueil est plus floue. Je suppose qu'il s'agit de Viktor qui parle et que le recueil montre comment l'amour a pu le sauver du mauvais engrenage. Mais, pour autant, mon interprétation semble tellement floue que finalement, ce flou plane sur le texte et confirme son éloignement du reste du recueil.

Je remercie le Forum Au Coeur de l'Imaginarium et CKSchmitt pour cet intermède poétique.

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