lundi 4 mai 2015

UN PASSÉ IMPARFAIT, d'Alain GALÈNE Critique de ninik

UN PASSÉ IMPARFAIT, d'Alain GALÈNE


Chemin vert éditions base ses publications sur des concours, qui ont donné lieu, pour l'instant, à deux grosses salves de livres. J'avais lu quelques ouvrages de la série de sorties précédente et, bien que les livres s'étaient laissé lire sans déplaisir, ils n'avaient pas laissé de souvenir impérissable. C'est donc avec quelques appréhensions que je me suis lancé dans la lecture d'Un Passé imparfait, d'Alain Galène, premier livre de cette deuxième série de sorties que je découvre, et premier roman de son auteur.
Et, hélas, les mêmes problèmes sont apparus. L'auteur en étant à son premier essai littéraire, il convient bien entendu de nuancer, et il est possible que, par la suite, il corrige ses défauts. Cependant, en l'état, une certaine maladresse de style est perceptible. D'une part, l'auteur ne décrit que rarement les décors, paysages et lieux que fréquentent les personnages (et vu que le héros se rend dans de nombreux lieux des Etats-Unis, que les îles caïmans sont visitées, entre-autre, il est dommage que le côté exotiques de tous ces endroits ne ressorte pas). Il s'attache cependant, et c'est une bonne chose, à développer les circonvolutions financières, inhérentes à cette enquête dans la haute finance, mais sans utiliser de notions trop complexes. Ainsi, un lecteur peu habitué à cet univers ne sera pas perdu. En ce qui concerne les dialogues, ils restent quelque peu maladroits et la manière dont ils sont amenés manquent grandement de fluidité, et ils dénotent une certaine naïveté assez surprenante et gênante, du fait de l'univers dans lequel se passe l'histoire – mais j'y reviendrai. Dans l'édition du livre, quelques petits soucis sont aussi à noter. Ainsi, quand les dialogues s'étendent sur plusieurs paragraphes sans changement d'interlocuteur, il n'y a aucun signe indicateur que nous ne sommes pas basculés dans de la narration, et il est à souligner plusieurs erreurs de concordance des temps.
L'histoire, comme je le disais, se situe dans le monde de la grande finance, notre héros gérant des portefeuilles, et il est censé être terriblement doué en la matière. Quand on commence à exercer sur lui un chantage en rapport à une affaire remontant à treize ans auparavant, il décide de ne pas se laisser faire. Ilt fait appel à son meilleur ami, qui le considère comme son frère, et ils vont creuser cette histoire, qui cache en fait un sombre trafic. En parallèle, notre héros rencontre une jeune femme sur internet, et ils tombent très vite amoureux.
C'est ainsi que rapidement, nous découvrons l'autre gros soucis de ce récit, la naïveté et le manichéisme général. En effet, cet univers de la grande finance devrait être plus trouble, peuplé de gens pas toujours très clair, manipulateurs, et à l'esprit retors. Ici, nous découvrons les gentils, avec le héros (bien qu'il cache quelques roublardises qui mèneront au retournement de situation final), son meilleur ami, et la femme qui l'aime (ils ne se connaissent que depuis peu, mais elle est déjà prête à tout pour lui). Et de l'autre, le méchant, qui se dit très rapidement méchant, et se comporte comme tel (il ne lui manque que le rire sardonique et la présence d'un chat qu'il caresse alors qu'ils ricane au téléphone) et qui, bien évidemment, trempe dans une sale affaire de drogue. A cela s'ajoute le chantage exercé sur Christophe, le héros. Quand la demoiselle qui lui donne rendez-vous lui annonce qu'elle veut qu'il l'épouse avec partage des biens en échange de son silence, le livre manque de nous tomber des mains, tant cela semble peu crédible. D'autant que Christophe se rend à ce rendez-vous en sachant qu'on va le faire chanter, et qu'il n'a pas la présence d'esprit d'enregistrer la conversation.
C'est ce qui surprend le plus. Les personnages sont naïfs et ne parlent jamais par énigme, n'agissent pas dans le dos. Ils interrogent clairement, ne cachent presque jamais leurs motivations (et dans ce cas cela ne dure pas longtemps), font toujours confiance, et cela ne les dessert pas, puisque leur interlocuteur ne dissimule pas ses motivations. De même, quand certains, après que le méchant ait fait tuer une jeune femme qui s'approchait trop de lui, enquêtent sérieusement pour le faire tomber, personne n'essaie de les éliminer, et l'enquête est résolue avec une facilité déconcertante.
Ainsi, le livre, assez court, se lit assez vite et sans déplaisir, mais une certaine maladresse dans la construction et les personnages empêche de vraiment se plonger dans cette enquête, qui sera vite oubliée.

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