dimanche 3 mai 2015

He walked by night, de Kane Banway, chronique de Ninik

He walked by night, de Kane Banway


He Walked By Night, deuxième plongée dans cette seconde fournée des sorties Calling Cthulhu (chaque série contenant trois titres) me conforte, hélas, dans mon sentiment, à savoir des récits qui se lisent aussi vite qu'ils s'oublient. Et pourtant, j'aurais tant voulu, en grand admirateur deLovecraft, l'auteur qui a inspiré cette collection, me retrouver plongé dans des récits me rappelant les sentiments très forts ressentis à la lecture d'un texte du Maître de Providence. 
Le Faussaire, première découverte de ces textes inspirés de Lovecraft, m'avait fait apprécier la forme, l'écriture précise et adaptée au style que voulait créer son auteur, tout en déplorant le fond, et He Walked By Night s'inscrit dans cette idée. 
Kane Banway désire ici nous présenter un détective privé. Récit à la première personne, digressions sombres et désabusées contribuent à créer l'ambiance de films noirs que veut instaurer l'auteur, alors que nous suivons les pas de cet enquêteur qui, une balle dans le ventre, déambule dans des couloirs obscurs, poursuivis par un tueur à la dangerosité impressionnante. Suivant les méandres de ses pensées, nous retraçons le parcours qui l'a mené là, et c'est à cet instant que le bas blesse. 
En effet, l'histoire est courte, prévisible, et pas très intéressante, et les personnages se révèlent caricaturaux. Nous reconstruisons donc un complot, autour du chantier d'un centre commercial, dans lequel les cadavres s'entassent, mais la solution de l'énigme apparaît bien rapidement. Et, quand l'auteur ajoute le côté lovecraftien, cela tombe comme un cheveux sur la soupe. Pas de véritables explications sur le pourquoi quelqu'un cherchait à empêcher cette invasion lovecraftienne, une manière de déjouer l'arrivée de la créature prévisible, ni intense, ni dramatique, terminent de laisser un goût triste dans la bouche. 
En effet, Kane Banway écrit bien, crée l'ambiance idéale, mais ne développe pas assez, ne s'attarde pas assez sur son histoire et ses personnages. Finalement nous tournons les pages sans ressentir de frisson de peur quand la créature s'approche, sans empathie pour son héros à l'agonie, bref, l'histoire se termine sans véritable déplaisir mais s'oublie presque aussi vite. Dommage.

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